Sauvetage d’un skipper blessé

Le skip­per d’un voilier de course, blessé pendant un entraî­ne­ment, demande assis­tan­ce…

Le voilier secouru, à l'approche du canot
Le voilier en difficultés, à l'arrivée du canot de sauvetage © Pierre Mouty

En fin d’après-midi, le CROSS Étel déclenche le canot Belle Isle pour porter assis­tance d’ur­gence à un petit voilier de course – un Classe mini 6,50 – dont le skip­per, seul à bord, s’est blessé.

L’équi­page, dont notre infir­mière, est rapi­de­ment à bord et le canot appa­reille à 18h02 pour retrou­ver le voilier 30 minutes plus tard au nord-ouest de la pointe des Poulains, navi­guant sous gênois arisé dans une mer agîtée par un vent soutenu de sud-est.
Le patrouilleur des Affaires Mari­times Iris, égale­ment appelé par le CROSS, arrive sur zone en même temps que nous et met à l’eau un de ses semi-rigides.

Le skip­per arrive à affa­ler sa voile, et nous profi­tons du semi-rigide pour trans­fé­rer à son bord notre infir­mière, un équi­pier et un des membres des Affaires Mari­times qui prend la barre du voilier dont le gênois est hissé à nouveau pour retrou­ver un peu de stabi­lité. Nous navi­guons plein nord pendant que l’in­fir­mière ausculte le skip­per qui, victime d’une chute à bord, souffre d’une douleur aigüe à la poitrine : certai­ne­ment une ou deux côtes de cassées.

Le bilan est trans­mis au méde­cin via le CROSS, et le blessé ne préfé­rant pas subir la manœuvre déli­cate d’un trans­fert sur l’Iris par le semi-rigide, déci­sion est prise de remorquer le voilier et son skip­per jusqu’à Quibe­ron où il sera pris en charge par une ambu­lance.

La remorque, prépa­rée à bord du canot, est passée au voilier à l’aide du semi-rigide, et une fois cape­lée sur les winchs (car ces bateaux de course ne disposent hélas d’au­cun point d’an­crage permet­tant de les amarer ou de les remorquer !), le marin de l’Iris rejoint ses collègues et le remorquage commence, presque bout au vent et avec une mer qui s’est creu­sée avec la renverse de la marée.
Plus d’une heure sera néces­saire pour parcou­rir les 9 miles (un peu plus de 16 km) qui nous séparent de Quibe­ron, pendant laquelle le bateau qui tape fait souf­frir notre blessé (qui ne se plaint de rien mais serre les dents), et c’est avec soula­ge­ment que nous entrons à Port maria à la nuit tombée, tran­sis et trem­pés.

Malgré le vent qui file dans le port, le voilier est mis à couple du canot, qui accoste cale de Houat, permet­tant aux pompiers, arri­vés en même temps que nous, de prendre en charge le blessé. Ça c’est fait !
Ensuite, nouvelle manœuvre déli­cate pour aller amar­rer le voilier dans le seul empla­ce­ment de libre au ponton des pêcheurs.
C’est chose faite un peu avant 21h30, et le canot peut enfin repar­tir pour Belle-Île, mission accom­plie.

Équipage engagé

Canot tous temps SNS 096
Belle Isle

Patron : Frédé­ric le Doux.
Radio navi­ga­teur : Julien Bouleuc.
Méca­ni­cien : Yves Bertho.
Infir­mière : Domi­nique Hors.
Équi­piers : Ronan Barré, Pierre Mouty, Éric Poivet, Antoine Samzun.