En fin d’après-midi, le CROSS Étel déclenche le canot Belle Isle pour porter assistance d’urgence à un petit voilier de course – un Classe mini 6,50 – dont le skipper, seul à bord, s’est blessé.
L’équipage, dont notre infirmière, est rapidement à bord et le canot appareille à 18h02 pour retrouver le voilier 30 minutes plus tard au nord-ouest de la pointe des Poulains, naviguant sous gênois arisé dans une mer agîtée par un vent soutenu de sud-est.
Le patrouilleur des Affaires Maritimes Iris, également appelé par le CROSS, arrive sur zone en même temps que nous et met à l’eau un de ses semi-rigides.
Le skipper arrive à affaler sa voile, et nous profitons du semi-rigide pour transférer à son bord notre infirmière, un équipier et un des membres des Affaires Maritimes qui prend la barre du voilier dont le gênois est hissé à nouveau pour retrouver un peu de stabilité. Nous naviguons plein nord pendant que l’infirmière ausculte le skipper qui, victime d’une chute à bord, souffre d’une douleur aigüe à la poitrine : certainement une ou deux côtes de cassées.
Le bilan est transmis au médecin via le CROSS, et le blessé ne préférant pas subir la manœuvre délicate d’un transfert sur l’Iris par le semi-rigide, décision est prise de remorquer le voilier et son skipper jusqu’à Quiberon où il sera pris en charge par une ambulance.
La remorque, préparée à bord du canot, est passée au voilier à l’aide du semi-rigide, et une fois capelée sur les winchs (car ces bateaux de course ne disposent hélas d’aucun point d’ancrage permettant de les amarer ou de les remorquer !), le marin de l’Iris rejoint ses collègues et le remorquage commence, presque bout au vent et avec une mer qui s’est creusée avec la renverse de la marée.
Plus d’une heure sera nécessaire pour parcourir les 9 miles (un peu plus de 16 km) qui nous séparent de Quiberon, pendant laquelle le bateau qui tape fait souffrir notre blessé (qui ne se plaint de rien mais serre les dents), et c’est avec soulagement que nous entrons à Port maria à la nuit tombée, transis et trempés.
Malgré le vent qui file dans le port, le voilier est mis à couple du canot, qui accoste cale de Houat, permettant aux pompiers, arrivés en même temps que nous, de prendre en charge le blessé. Ça c’est fait !
Ensuite, nouvelle manœuvre délicate pour aller amarrer le voilier dans le seul emplacement de libre au ponton des pêcheurs.
C’est chose faite un peu avant 21h30, et le canot peut enfin repartir pour Belle-Île, mission accomplie.