Le voilier coule malgré les efforts des sauveteurs de Belle-Île-en-Mer

Le Q Sale, un voilier de 10 m, s’est échoué en pleine nuit sur les rochers de l’île de Houat (Morbi­han) le 2 septembre, provoquant une voie d’eau. Ses occu­pants, qui dormaient, ont prévenu les secours avant de quit­ter le navire. Le SNS 096 Belle-Isle, de la station de Belle-Île-en-Mer, s’est rendu sur les lieux en pleine nuit, mais les béné­voles n’ont rien pu faire en raison de la marée descen­dante.

Le "Q Sale" en train de couler et à côté un bateau de la SNSM
Le "Q Sale" a coulé malgré de nombreuses tentatives des sauveteurs pour le remettre à flot © Pierre Mouty

La voie d’eau s’est décla­rée alors que les deux occu­pants du Q Sale dormaient. Ce voilier de 10 mètres est au mouillage aux abords de l’île de Houat ce vendredi 2 septembre. La mer est calme. Vers 3 h 30, les passa­gers se réveillent et constatent que leur bateau se remplit d’eau. Ils préviennent les secours puis regagnent la terre à bord de leur annexe de sauve­tage, où ils sont pris en charge par les pompiers du SDIS 56.

Pendant ce temps, le CROSS Etel déclenche la station SNSM de Belle-Île-en-Mer. Arri­vés sur place, à bord du canot tous temps SNS 096 Belle Isle, les sauve­teurs constatent que le Q sale est couché sur le flanc entre un banc de sable et des rochers, alors que la marée ne cesse de descendre. «  Nous nous doutions déjà que nous ne pour­rions pas faire grand-chose », raconte Charles Rous­sette, président de la station de Belle-Île-en-Mer et équi­pier lors de l’in­ter­ven­tion.

À l’aide d’un semi-rigide, deux nageurs et un équi­pier véri­fient la cale du bateau pour trou­ver la source de la voie d’eau. Ils ne constatent aucun dégât appa­rent. Pour le président de la station, « le navire aurait été chassé à cause d’un mouillage trop court » et se serait couché sur le flanc, permet­tant à l’eau d’en­trer. Une inter­ven­tion n’est pas envi­sa­geable pour le moment. Il faut attendre que la marée remonte, le lende­main matin. Les sauve­teurs repêchent quelques débris, dont une bouteille de gaz pour éviter toute pollu­tion. Puis ils rentrent s’abri­ter pour quelques heures au port de Saint-Gildas. De leur côté, les naufra­gés sont logés pour le reste de la nuit dans la salle muni­ci­pale.

Des radeaux de survie pour redres­ser le bateau

Le lende­main à 8 heures, les sauve­teurs reprennent la mer lorsque la marée remonte. Charles Rous­sette prévient la station de Quibe­ron pour une demande de renfort avec sa SNS 712 La Quibe­ron­naise. L’objec­tif des sauve­teurs est de redres­ser l’em­bar­ca­tion pour pouvoir la trac­ter. Après plusieurs tenta­tives infruc­tueuses de pompage de l’eau, les secou­ristes ont une nouvelle idée.

« Avec l’ac­cord du proprié­taire du voilier, la station de Quibe­ron a eu l’idée de récu­pé­rer deux annexes déclas­sées dispo­nibles sur le conti­nent afin de redres­ser l’em­bar­ca­tion », explique Charles Rous­sette. Malheu­reu­se­ment, l’es­sai n’abou­tit pas et le bateau se couche de nouveau. « Il y avait beau­coup de roches puis un banc de sable, ce qui ne faci­li­tait pas notre trac­tage », rapporte le président de la station de Belle-Île-en-Mer.

Après plus d’une heure et demie d’ef­fort, les sauve­teurs comprennent que le voilier ne pourra pas être renfloué et le laissent s’en­fon­cer dans l’eau.

Nos sauve­­teurs sont formés et entraî­­nés pour effec­­tuer ce type de sauve­­tage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !

Équi­pages engagés

Semi-rigide
SNS 712 La Quibe­ron­naise

Patron : Charles Rous­sette

Équi­piers : Ronan Barré, Pierre Mouty, Antoine Samzun

Nageurs de bord : Pierre-Yves Brière, Jean-Jacques Bureau

Méca­ni­cien : Frédé­ric Ledoux

Semi-rigide
SNS 712 La Quibe­ron­naise

Patron suppléant : Michel Lopez

Nageur de bord : Thibault Monja­nel

Article rédigé par Manon Rami­rez, diffusé dans le maga­­­zine Sauve­­­tage n°162 (4ème trimestre 2022)